Fertilité et PMA- Psychologie - 17 mai 2024
L'infertilité est une épreuve douloureuse pour de nombreux couples. Si vous avez une amie ou un proche qui traverse cette situation, vous voulez sûrement la soutenir de votre mieux. Mais parfois, même avec les meilleures intentions du monde, on peut blesser par des paroles maladroites. Voici 7 choses à éviter de dire à une femme en parcours d'infertilité, et pourquoi. Cette phrase, souvent prononcée dans l'intention de rassurer, peut en réalité être très blessante pour une femme qui lutte contre l'infertilité. Tout d'abord, elle sous-entend que c'est le stress qui empêche la conception, comme si l'infertilité était causée par un simple état d'esprit. Or, l'infertilité est une condition médicale complexe, qui peut avoir de multiples causes physiologiques. Dire à une femme de se détendre, c'est minimiser la réalité de sa situation et la culpabiliser en lui faisant porter la responsabilité de son infertilité. De plus, cette remarque laisse penser qu'il suffirait de se relaxer pour que le problème se résolve comme par magie. Mais pour la plupart des couples infertiles, le chemin vers la parentalité est long et semé d'embûches. Cela demande des traitements médicaux lourds, des procédures invasives, et beaucoup de patience et de résilience. Suggérer que la solution est simple et à portée de main, c'est nier la complexité de leur parcours. Enfin, affirmer que "ça va bien finir par arriver", c'est faire une promesse que vous ne pouvez pas tenir. Malheureusement, malgré tous leurs efforts, certains couples n'arriveront jamais à avoir un enfant biologique. Leur laisser croire le contraire, c'est leur donner de faux espoirs et rendre la déception encore plus cruelle. Alors au lieu de minimiser leur souffrance avec des phrases toutes faites, offrez-leur une écoute bienveillante et sans jugement. Reconnaissez la difficulté de ce qu'ils traversent, et faites-leur savoir que vous êtes là pour eux, quoi qu'il arrive. C'est le plus beau soutien que vous puissiez leur apporter. L'adoption est un merveilleux projet qui permet à de nombreux enfants de trouver une famille aimante. Mais suggérer l'adoption à un couple en parcours d'infertilité peut être maladroit et blessant, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, cela peut donner l'impression que vous ne croyez pas en leurs chances d'avoir un enfant biologique. Quand on lutte contre l'infertilité, on s'accroche à l'espoir de porter son enfant, de lui transmettre ses gènes. Même si l'adoption est une option envisageable, elle ne remplace pas ce désir profond. En la suggérant d'emblée, vous niez la légitimité de leur combat. De plus, l'adoption est un processus long, complexe et éprouvant, tant sur le plan administratif qu'émotionnel. Ce n'est pas une décision qui se prend à la légère, sous l'impulsion d'un conseil extérieur. C'est un cheminement très personnel, qui demande beaucoup de réflexion et de préparation. En posant cette question, vous mettez le couple face à une pression supplémentaire, alors qu'ils ont besoin de cheminer à leur rythme. Enfin, en présentant l'adoption comme une alternative évidente à l'infertilité, vous minimisez la souffrance du couple. Vous laissez entendre qu'il y a une solution simple à leur problème, et que s'ils ne la saisissent pas, c'est qu'ils s'entêtent pour rien. Or, le deuil de la fertilité est un processus long et douloureux, qui ne peut être balayé d'un revers de main. Bien sûr, si le couple aborde lui-même le sujet de l'adoption, vous pouvez les écouter et les soutenir dans leur réflexion. Mais évitez d'imposer cette option comme une évidence ou une solution miracle. Respectez leur cheminement, leurs choix, et laissez-les avancer à leur rythme sur ce chemin si personnel qu'est la construction de leur famille. Quand on veut réconforter un proche qui traverse une épreuve, il peut être tentant de relativiser en disant "ça pourrait être pire". Mais face à l'infertilité, cette remarque est souvent plus blessante qu'autre chose. Bien sûr, dans l'absolu, il y a toujours une situation plus grave que la sienne. Mais cela ne rend pas pour autant sa souffrance moins légitime ou moins intense. Dire "ça pourrait être pire", c'est minimiser la douleur vécue, comme si elle n'était pas assez importante pour être reconnue. De plus, cette phrase laisse entendre qu'il faudrait se réjouir de ne pas avoir de problème plus grave, comme si l'infertilité était finalement un moindre mal. Mais pour ceux qui rêvent de fonder une famille, c'est un véritable drame qui remet en question tous leurs projets de vie. Leur dire qu'ils devraient relativiser, c'est nier l'importance de leur désir d'enfant. Enfin, comparer les souffrances n'a pas de sens et n'apporte aucun réconfort. Chaque épreuve est unique et vécue différemment selon les individus. Ce n'est pas parce que d'autres vivent des choses terribles que la douleur de l'infertilité est moins valable ou plus facile à porter. Alors au lieu de chercher à minimiser leur peine, accueillez-la avec bienveillance et compassion. Reconnaissez la difficulté de ce qu'ils traversent, sans jugement ni comparaison. Faites-leur savoir que leur souffrance est légitime et que vous êtes là pour les soutenir, quelle que soit l'issue de leur parcours. C'est ce dont ils ont besoin pour se sentir compris et épaulés dans cette épreuve. Quand on voit un proche souffrir d'infertilité, il est naturel de vouloir l'aider en partageant des conseils ou des expériences positives. Mais suggérer une méthode miracle, même avec les meilleures intentions du monde, peut être contre-productif et blessant. Tout d'abord, chaque parcours d'infertilité est unique. Les causes sont multiples et souvent complexes, et ce qui a fonctionné pour l'un ne marchera pas nécessairement pour l'autre. En suggérant une solution toute faite, vous laissez entendre que leur problème est simple et que s'ils n'y ont pas pensé, c'est qu'ils ne se donnent pas assez de mal. C'est une forme de jugement qui peut être très culpabilisante. De plus, les couples infertiles sont généralement très bien informés sur les différentes options qui s'offrent à eux. Ils ont fait de nombreuses recherches, consulté des spécialistes, et sont accompagnés par des professionnels. Ils n'ont pas besoin qu'on leur dise quoi faire, mais plutôt qu'on fasse confiance à leurs choix et qu'on respecte leur expertise sur leur propre situation. Par ailleurs, partager des "success stories" peut donner de faux espoirs et rendre la déception encore plus cruelle si ça ne fonctionne pas. Chaque annonce de grossesse dans l'entourage est déjà une épreuve pour un couple infertile, car elle ravive leur propre douleur. Alors brandir ces exemples comme des promesses, c'est risquer de les blesser davantage. Enfin, se focaliser sur les solutions pratiques, c'est occulter la souffrance émotionnelle liée à l'infertilité. Plus que des conseils, les couples ont souvent besoin de se sentir compris et soutenus dans ce qu'ils traversent. Ils ont besoin qu'on reconnaisse la difficulté de leur parcours, sans chercher à tout prix à le "réparer". Sous-entendre qu'un couple sans enfant a de la chance, c'est minimiser leur souffrance. Bien sûr, avoir des enfants implique des nuits courtes et peu de temps pour soi. Mais pour ceux qui désirent fonder une famille, ces contraintes sont bien peu de choses comparées au bonheur d'être parent. Alors évitez les comparaisons maladroites et concentrez-vous plutôt sur leur ressenti. Dire à une femme qu'elle a le temps de faire un bébé plus tard, c'est méconnaître la réalité de l'infertilité. Même si l'âge joue effectivement un rôle, des problèmes de fertilité peuvent survenir à tout âge. De plus, cette remarque nie l'urgence du désir d'enfant. Quand on est prêt à fonder une famille, chaque mois compte et l'attente peut être très douloureuse. Plutôt que de relativiser avec l'âge, reconnaissez la légitimité de leur projet et apportez votre soutien. Quand un couple rencontre des difficultés à concevoir, il n'est pas rare d'entendre des remarques du type "Et si c'était psychologique ?". Cette question, souvent posée avec bienveillance, peut en réalité être très culpabilisante et blessante pour les personnes concernées. Tout d'abord, elle sous-entend que l'infertilité est causée par un blocage mental, comme si c'était "dans la tête". Cela revient à nier la réalité médicale de l'infertilité, qui est une condition complexe pouvant avoir de multiples causes physiologiques (problèmes hormonaux, dysfonctionnement des organes reproducteurs, etc.). En suggérant une origine psychologique, on minimise la dimension physique de leur problème. De plus, cette remarque laisse entendre que la solution est simple : il suffirait de résoudre le blocage psychologique pour que la conception advienne naturellement. C'est une vision réductrice qui fait porter la responsabilité de l'infertilité sur les épaules du couple, et en particulier de la femme. Si elle ne tombe pas enceinte, ce serait de sa faute, car elle n'arrive pas à se libérer de ses freins psychologiques. C'est une pression énorme qui s'ajoute à une situation déjà très éprouvante. Par ailleurs, même si le stress et les facteurs psychologiques peuvent effectivement jouer un rôle dans l'infertilité, ce n'est jamais la seule cause. Les couples infertiles sont souvent suivis par des spécialistes qui prennent en compte tous les aspects de leur situation, y compris la dimension émotionnelle. Ils n'ont pas besoin qu'on leur suggère des pistes qu'ils ont probablement déjà explorées avec leurs médecins. L'infertilité est un sujet sensible car elle touche à ce qu'il y a de plus intime : le désir d'enfant, la féminité, la virilité. C'est une épreuve qui ébranle l'identité et les projets de vie. En plus de l'impact émotionnel, les parcours médicaux sont souvent lourds et éprouvants. Alors face à un proche infertile, la meilleure chose à faire est souvent d'écouter avec bienveillance et de se montrer disponible. Chaque mot compte, alors choisissez-les avec douceur et délicatesse."Détends-toi, ça va bien finir par arriver !"
"Vous avez pensé à l'adoption ?"
"Ça pourrait être pire"
"Tu devrais essayer telle méthode, ma cousine est tombée enceinte grâce à ça !"
"Profitez-en, vous avez de la chance de pouvoir dormir !"
"Tu es encore jeune, tu as le temps !"
"Et si c'était psychologique ?"
Célia
Thérapeute PMA