Accompagnement PMA et fertilité de référence
Accompagnement PMA et fertilité de référence

10 janvier 2023

Témoignage FIV : Quand vouloir un bébé devient un combat

Découvrez le témoignage FIV de Juliette.

Il y a des projets qui commencent parfois, sans que l'on s'attende à ce que ça dure, et que cela prenne la tournure d'un combat.

On s'est rencontrés en 2018, on s'est aimés, on a profité ensemble et puis comme la plupart des amoureux le projet bébé est apparu.

On se laisse le temps, rien ne presse mais on a tous les deux plus de 30 ans, même si on est heureux comme ça, c'est l'âge qui nous pousse.

On espère un enfant, on ne veut surtout pas de jumeaux et de préférence un garçon avec les yeux de son père (comme si on avait le choix !).

Puis un an passe, pas le moindre signe de grossesse. On nous conseille de consulter un spécialiste : "au mieux tout va bien et vous l'aurez vue pour rien".

Le rendez-vous avec le gynécologue

Début 2021, on a rendez-vous avec un gynécologue spécialisé. PMA on ne savait pas ce que cela voulait dire... Les six premiers mois, nous faisons que des examens, sans vraiment comprendre ce que l'on cherche, on suit le mouvement.

Cette phase d'exploration médicale, c'est un peu le flou artistique, puis le diagnostic tombe : "SOPK, trompes HS et une adhérence".

Le surpoids et la cigarette qui s’ajoutent à cela... Je crois qu'à ce moment-là j'ai découvert ce que c'était que de se détester...

Je n'ai jamais eu un amour-propre débordant mais je m'acceptais. Après cette annonce, je me suis maudite. Ce corps, qui ne représente pas ce que je suis vraiment, une sportive, une battante, et surtout le contrôle sur tout.

Suite à l'annonce du diagnostic vient celle du traitement. On nous fait des schémas sur une feuille, on n’y comprend rien, je suis abattue. On repart avec nos ordonnances et un plan mais peu d'optimisme. Notre gynécologue part en congé maternité, soi-disant une collègue reprendra notre dossier, cela n’arrivera jamais.

Les quatre mois qui ont suivi m'ont fait comprendre l'importance d'une bonne prise en charge et d'un bon suivi médical.

Le centre dans lequel j'étais traitée à ce moment-là n'avait en fait aucun suivi, j'ai rencontré un nombre improbable de gynécologues lors de ma surveillance d'ovulation, pour exemple rien que sur une semaine trois échos, trois gynécologues différents avec en supplément des "je ne suis pas d'accord avec ce que le gygy d'avant a décidé".  A chaque fois que je sors de consultation, je suis un peu plus décomposée, un peu plus brisée et un peu moins confiante...chaque piqure est une torture.

Je commence à pleurer, beaucoup, beaucoup trop pour mon chéri "si c'est comme ça on arrête tout ! On n'a pas besoin de plus dans notre vie, je ne peux pas te voir comme ça"

La dépression

Les mois passent et toujours rien... Je me déteste, je suis en dépression. Puis en 2022, sous le conseil bienveillant d'une amie, je vais prendre un autre avis chez son gynécologue.

Il reprend tout mon dossier, une heure de rendez-vous, d'écoute et d'échanges. Il ne comprend pas ma prise en charge. "Vous voulez un bébé, vous allez en avoir un Madame". Ce sera donc une FIV avec des embryons congelés.

On refait certains examens, on rencontre un biologiste, on repart pour les stimulations, j'ai des infirmières qui viennent, je suis arrêtée. Les traitements m'épuisent, mais je peux me reposer, tous mes examens sont vus par mon nouveau gynécologue qui est confiant et optimiste. Je suis enfin prise en charge par des gens confiants, et surtout bienveillants, ils m'ont donné un autre rythme, plus sain.

Le 18 mai ponction d'ovocytes, il y en a 22, mais à J5, il n'en reste qu'un seul, mon petit espoir. "Un beau petit" me dit le biologiste, "restez confiant, on n’en a pas besoin de plus pour que ça marche, ça va le faire !!! "

Je vais être mise au repos d'hormones un mois, un cycle complet soit 2 épisodes de règles. Il y a un trop gros risque d'hyper stimulation.

Juillet on reprend la stimulation, le déclenchement et... L'IMPLANTATION.

L'implantation a lieu le 19 juillet à 11h

Ce jour résonne en moi. On part tôt on ne veut surtout pas être en retard. 9h le laboratoire m'appelle "la décongélation s'est bien passée, nous allons pouvoir procéder à la suite du protocole". Nous sommes dans tous les cas déjà sur l'autoroute en ta direction mon tout petit.

L'attente est longue mais ce n'est pas grave, on va être réuni. 11 h, c'est le moment. La procédure est rapide et indolore, une derrière écho de contrôle, on te voit, tu es bien en place, il ne reste plus qu'à attendre le 30 juillet pour faire un test de grossesse.

L'attente du résultat : 12 jours...

Ces 2 ans à côté semblent s'être écoulés en quelques secondes.

Le hasard aura voulu qu'on parte en vacances en amoureux. On s'est régalés. Dans nos têtes tu étais une idée, on a évité le sujet c'est vrai, on savait qu'il fallait attendre donc on a attendu sagement.

Des symptômes sont apparus mais je ne savais pas si c’étaient mes règles qui approchaient ou l'annonce d'une grossesse.

Le jour de test arrive. Cette journée je suis passée par toutes les émotions, stress, angoisse, peur, colère, rage, confiance et BONHEUR.

Le résultat : 17h c'est positif !!!!!

On n’en revient pas, on n'en revient tellement pas que j'ai contacté toutes les connaissances médicales pour être sûr. Il faut attendre encore 15 jours pour la première écho, mon gynécologue est en vacances et nous devons partir en Grèce. 1 mois avant l'échographie, c'est long, et cette question qui tourne :

" Est-ce que ton petit cœur bat ? ".

C'est le 30 août à 19h30 qu'on te verra pour la première fois, 155 battements par minute, tu es bien accroché. Libération tu es avec nous, on rentre officiellement à trois à la maison ce soir mon tout petit.

Je sais que toutes ces procédures, tout ce parcours a tatoué en moi un sentiment d'échec, tous les matins qui ont suivi je me suis demandée si on allait m'annoncer que c'était fini.

Dans mon malheur, je suis chanceuse, mon parcours PMA a été plus court que certaines, il est en bonne voie mais ce n'est pas fini et surtout il n'est toujours pas serein.

Je suis reconnaissante de tout ça, j'aime aujourd'hui encore plus mon conjoint qui a été mon amour, mon ami, mon tout pendant cette période, mais je comprends les couples qui se déchirent et se séparent, je comprends les femmes qui ont ce projet et qui rencontrent elles aussi des difficultés, je comprends ceux qui abandonnent et ceux qui persévèrent.

Ne perdez pas foi et ne vous détestez pas trop.

Il y a des évènements qu'on ne peut pas maîtriser.

Un parcours PMA nous apprend à lâcher prise surtout quand on aime tout contrôler.

Force et courage à vous.

Découvrez aussi le témoignage PMA de Fanny "Comment gérer l'attente interminable ?"

Juliette

,

32 ans

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